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CITATIONS
"Financer un film, c'est encore facile, quand ce n'est pas trop cher, genre 500000 euros. Mais une fois que le film est prêt, il faut encore 500000 euros pour le sortir."
"Ça ne m'a jamais intéressé de faire de l'argent comme mes amis Edouard Molinaro, Philippe de Broca ou même Jean Girault qui réalisait les Louis de Funès. La réalité, c'est qu'ils avaient des maîtresses et des épouses dépensières, ce qui les obligeait à tourner n'importe quoi. Moi, je n'ai jamais payé les femmes. Heureusement, parce que j'en ai eu 700. Je ne leur ai jamais donné une thune, ni une bague. J'avais une mentalité de maquereau."
"Il faut être un crétin patenté pour être fier d'un film. Le cinéma ne peut pas être parfait. Quand j'étais son secrétaire, Erich von Stroheim me disait: «Il y a toujours quelque chose qui cloche dans un film." "
"Ce qui fait marcher le monde, c'est le cul et l'argent. Les femmes sont terribles pour cela. Comme elles savent qu'on meurt avant elles, elles vous demandent tout de suite une assurance-vie."
Extrait du journal Libération - 10 Janvier 2000
"Avec un budget équivalent à celui du "Hussard sur le toit" je fais quinze films. Le résultat, c’est que Rappenau avec "Le hussard" et Poiré avec "Les visiteurs" se sont litéralement plantés aux Etats Unis... Alors était-ce la peine de filer autant de pognon pour un succès qui se limite au sol français ? Vu le nombre de gens qui crèvent de faim en France, jamais je n’aurais accepté de claquer autant de fric pour un film."
"L’importance du film se mesure au pognon qui est en jeu. Plus il y a de battage sur une merde, plus les gens sont persuadés que c’est pas une merde !! Les producteurs de films n’aimemt que gagner du fric, peu importe le film."
"La Ferme et la Star Academy sont devenus le cinéma en quelque sorte, comme chez Desplechin. "Ma femme couche avec mon frère". Regardez les films avec Luchini et Huppert, c'est sa mère qui baise dans la piscine avec son fils."
"Sans être prétentieux, on finit par se dire que les bons films sont ceux qui ne marchent pas."
"Delon, c'est pas parce qu'il ne veut plus, c'est qu'on n'en veut plus".
"Le problème de l'acteur, c'est qu'au bout d'un moment, les femmes ne bandent plus pour lui".
"A l'école déjà, je n'aimais pas les prix. Le premier de la classe n'est pas le meilleur, c'est comme une oie qu'on gave pour faire du foie gras".
"J'ai toujours aimé les autodidactes, comme mon ami Clint Eastwood, ou Gary Cooper, Lino Ventura, Robert Mitchum... Ce sont des gens qui n'étaient pas dans le cinéma mais ils avaient un réel désir et ils y sont arrivés".
"Quand on est jeune, il faut travailler avec des vieux et quand on est vieux, il faut travailler avec des jeunes".
"Celui qui a une gueule, une vraie tronche, vaut plus que quelqu'un qui sort de la comédie française".
"Moi le pape j’ai jamais pu l’encadrer depuis sa conduite sous l’Occupation. Et aujourd’hui ça continue avec le Rwanda, le Sida, l’avortement... Depuis toujours l’Eglise profite de la crédulité des gens, mais en sens inverse, elle n’aide pas les pauvres. Il faut que ce soient les Restos du Coeur ou les chiffonniers d’Emmaüs, presque des laïques, qui s’y collent. Pourquoi leur filent-on des subventions alors qu’ils ont plein de pognon ? Tu files ton fric et eux, prêtres, cardinaux etc...vont se faire tailler des pipes dans des bordels comme le Cardinal Daniélou qui est mort dans un boxon."
"C’est terrifiant ce qui se passe dans les églises, c’est infesté de pédophiles et de toute façon c’est des gens qui sont obligés d’éjaculer d’une façon ou d’une autre. C’est pas parce qu’on est prêtre qu’on éjacule pas. En clair faudrait leur couper la bite ! "
"Quand tu manges, tu as peur de crever avec la vache folle, quand tu baises, tu crains le sida. Maintenant, quand tu fais du cinéma, c’est pareil, tu crèves de peur que ça marche pas à cause des gros monopoles qui t’assomment. L’importance du film se mesure au pognon qui est en jeu. "
Sur la clientèle fréquentant son cinéma le Brady
"C’est un public assez étrange, généralement des célibataires, hommes et femmes, qui n’ont visiblement pas la télé et aiment ce style de cinéma. Le plus souvent ce sont des Noirs, des Indiens, des Arabes, des Kurdes, des Chinois. Bref, toutes les religions y sont représentées, ainsi que les prostituées du quartier et les balayeurs de rues qui le fréquentent également. On y projette surtout des films de séries B, des films fantastiques avec des titres ronflants du genre "Massacre à l’épluche légume", mais aussi des films avec De Niro et évidemment un de mes films de temps à autre. C’est très varié. Pour vous dire un jour comme spectateurs dans la salle il y avait Tarantino d’un côté et de l’autre un SDF venu y passer la journée pour être au chaud ou pour dormir."
Sur le festival de Cannes :
"On ne peut pas comparer quelque chose qui n'est pas comparable. Un jeune vient de faire un film, il ne peut pas être en face d'un film américain qui coute des milliards. On ne compare pas un boxeur de poids lourd avec un poids léger. Alors ça c'est déjà faux au départ. On nous invite quelquefois au festival servir comme dans le tour de France de domestiques, ce sont des gens qui sont derrière parce ce que si il n'y avait que deux coureurs, il n'y aurait pas de tour de France. Alors on invite des gens, ils auront jamais de prix, ils sont là pour servir la soupe."
Sur les Césars :
« les Césars sont aux Oscars ce que la saccharine est au vrai sucre ».
« Les Oscars me semblent plus sérieux dans la mesure où ils sacrent un film qui a bien marché en salles. C’est plus clair ! estime Mocky. Aux Césars, ce sont essentiellement les techniciens du cinéma qui votent, surtout en faveur des gens susceptibles de les réemployer. On ne peut pas parler de magouille organisée, mais il y a du copinage. »
"Pour être un grand acteur, il faut être du peuple, il faut avoir souffert."
"Le problème chez certains, c’est qu’ils ont tendance à chercher le succès. Ce que je leur reproche, c’est de faire des films en fonction de ce que les gens aiment. Au lieu de se dire « j’ai envie de faire ça » ils se demandent « qu’est-ce qui pourrait marcher ? » "
"Je paye les acteurs au pourcentage par rapport aux bénéfices éventuels du film, mais ils me font cadeau de leur salaire fixe."
" Avant, le cinéma c’était des milliers de personnes autour de nous, dans une salle où on mangeait des esquimaux. Ce qui marque la mort du cinéma comme je l’ai connu c’est la promo à 18€ la carte, des gens qui sortent de la salle dès le début de la projection et passent à la salle suivante, comme au supermarché."
"Un acteur qui va pisser, c'est mille balles perdues" à propos d'un acteur qui se fait attendre sur un tournage.
"Moi, j'ai des publics partout, des balayeurs, des professeurs d'université, j'ai des infirmiers, des ménagères, des jeunes filles, des jeunes gens. Alors comment réunir ce public, quand on n'a pas d'argent pour informer tout le monde? L'imbécile, c'est-à-dire le spectateur imbécile, celui-là je ne l'aurai jamais.
Le con intégral, celui qui va voir des conneries toute l'année, celui-là, moi je ne peux pas l'attraper. Ave ma canne-à-pêche, je peux pas attraper un baracuda, même pas un thon, j'peux attraper une sardine. C'est tout."
"Si vous voulez, pour une place de cinéma à 9 euros nous touchons deux euros. Sur un DVD de 19 euros, nous touchons 12 euros: six fois plus. Il faut que vous veniez à 6 pour voir mon film dans une salle, pour que je gagne la même chose avec un DVD. Vous voyez un peu le trafic. Pour 200'000 entrées salle et encaisser la même somme, il faut vendre 35'000 DVD. C'est énorme. Et encore, vous pouvez avoir des DVD de luxe, en ajoutant des collectors et des bonus."
"Le cinéma, c’est comme l’amour en fait : une fois que l’on a fait les trente-six positions, on peut pas en faire une trente-septième puisque elle n’existe pas ! Donc les cinéastes refont la même chose et Scorcese refait des films sur la Mafia."
"Être satisfait de ce qu’on fait est une énorme connerie. C’est la raison pour laquelle je n’aime pas Patrice Chéreau. Certains réalisateurs sont d’une prétention sans nom. Ils sont distants, généralement accompagnés d’une femme très intello et se baladent en disant « moi j’ai fait ci, moi j’ai fait ça... » Ces gens sont sur une autre planète. Le pompon, c’est Angelopoulos ! À les entendre parler, on a l’impression qu’ils ont fait un chef d’œuvre ! Moi je n’ai jamais pensé avoir fait un chef d’œuvre. J’ai connu des très grands qui étaient restés des gens simples. Fellini faisait les spaghettis pour l’équipe ! Quand on voit la simplicité et la gentillesse de quelqu’un comme Manoel de Oliveira..."
"Fernandel il voulait toujours être de face, ils ne voulait pas que ses partenaires soient de face" J.P. Mocky, Direct 8, 24 sept 2010
"Un jour, un acteur est parti pisser , ben j’ai coupé son rôle ! C’est tellement cher le cinéma" J.P. Mocky, Direct 8, 24 sept 2010
"Les jeunes faut pas les engueuler, sinon ils sont effrayés après, mais les vieux..." J.P. Mocky, Direct 8, 24 sept 2010
Ils ont dit sur lui
Serrault sur Mocky : "Vous arrivez sur un Mocky et vous demandez "Où est ma loge?", on vous réplique : "C'est là, derrière les chiottes."
"Avec Mocky, et dans une moindre mesure avec Chabrol, il faut avoir deux choses en mémoire, faute de quoi on passerait à côté de ce qui fait leur singularité. D'abord, ce sont de vrais artisans, avec ce que cela suppose de savoir-faire. Mais ce sont en même temps des professionnels qui ne sont cinéastes qu'aux heures de bureau, avec ce que cela suppose d'amour du travail bien fait. On dira que ce n'est pas vrai de Mocky, qui s'engage totalement dans chacun de ses films, qui ne ménage pas ses efforts, qui ne les compte pas. Je ne parlais pas de cela. Je parlais d'engagement à plein temps, pas au-delà. Quand le film s'arrête, il s'arrête. Est-ce mal ? Bien sûr que non, surtout à une époque où le moindre auteur couche avec son film 24 heures sur 24, avec les résultats peu convaincants qu'on sait. C'est pour cela, et pour aucune autre raison, que Biette aimait tant Chabrol (pour Mocky, je ne sais pas). Quand c'est l'heure de dormir, c'est l'heure. Quand c'est l'heure du repas, ce n'est plus l'heure du film."
Louis SKORECKI.
"Il me fait un peu peur. Ce sont peut-être des a priori mais quand on le voit hurler sur un tournage.…Je ne veux pas connaître ses gueulantes. On peut avoir besoin d'être bousculé mais on peut toujours trouver une certaine harmonie. Et puis je n'ai pas eu de coup de coeur pour l'un de ses films."
Isabelle Carré sur Mocky qu'il lui a écrit une lettre restée sans réponse !
"Je n'ai jamais travaillé pour le cinéma qu'avec Mocky. Je n'ai écrit que deux films avec lui. "Les saisons du plaisir" et "Une nuit à l'Assemblée Nationale". Nous nous sommes bien amusés. Mais travailler avec ce forcené ne peut pas se renouveler trop souvent. Il est assez épuisant.
Par exemple, en plein tournage, il me téléphone à 8 heures du matin : "Dites-moi, vous savez pour le rôle de Mme Dublanc, ce n'est plus Nicole Garcia. C'est Bernadette Lafont. Il faudrait refaire toute la scène." - "Pour quand, Jean-Pierre ?" - "Pour 11 heures, on tourne à midi." Cela ne sert évidemment à rien, puisque les acteurs ne pourront pas apprendre la scène, et que Mocky improvisera de toutes façons.
Un autre jour, il m'appelle : "Vous n'avez pas un petit divan bleu chez vous ?" - "Non Jean-Pierre, pourquoi ?" - "Même un jouet ? Un divan de poupée ? Bleu ? Vous comprenez, c'est pour l'huissier. Il va saisir ma maison de production, et il n'y a qu'un divan bleu auquel je tiens beaucoup. Comme il n'a pas noté la taille du meuble, on pourrait aller casser les scellés et remplacer le meuble par un jouet."
J'adore Jean-Pierre, mais il est usant. Il a une qualité que j'aimerais avoir : quand on l'interviewe sur sa biographie, il ne répond jamais deux fois la même chose. Il invente en permanence. Bravo l'artiste."
Patrick Rambaud, romancier, auteur de "Chat botté" (Grasset, 2006).